Chroniques d'un mineur à Singapour

Aujourd'hui, c'est géopolitique! En effet, Singapour on sait que c'est avant tout un super endroit pour le business et pour le secret bancaire, mais on ignore bien souvent que si la paix règne officiellement sur ce petit bout de terre, la situation est ici très tendue avec le très proche voisin : la Malaisie. En effet, depuis l'indépendance de Singapour en 1965 grâce (ou à cause) des anglais, la Malaisie n'a toujours pas avalé la pilule. Les gars de Kuala Lumpur estimant que Singapour appartient à la Malaisie depuis toujours, ils ont essayé à plusieurs reprise de "reprendre leur bien". S'en est suivi de nombreux accrochages et une diplomatie difficile entre les deux pays. Donc comme ça ne rigole pas ici, ni une ni deux, Singapour décide de se doter d'une armée. Et comme on ne fait pas les choses à moitié ici, on va pas faire une armée de branques! Ainsi naquit la SAF (Singapore Armed Force)! Donc une armée dans un pays, pas grand chose à dire de plus, et je n'en aurait probablement pas parlé si je n'étais pas tombé sur le spot télévisuel qui suit (diffusé sur les écrans des stations de métro, avec le son à fond) :

Non ce n'est pas une blague, ce n'est pas une pub pour un jeu vidéo, c'est bien une pub pour s'engager dans la NAVY! C'est vrai qu'en France l'armée de Terre nous fait quelques pubs aussi (celle où on voit le jeune au regard volontaire qui signe son contrat et qui devient un héros qui parcourt le monde pour faire le bien, qui quand il rentre en France va faire un bowling avec sa jolie copine...) qui glorifient forcément les valeurs militaires, mais là il faut avouer qu'ils vont loin nos amis Singapouriens. Une question: mais pourquoi? J'en ai discuté un peu autour de moi, et il semblerait que la SAF soit en pleine crise des vocations. On m'a notamment raconté que les soldats, lorsqu'ils rentrent chez eux le soir (ben oui, à Singapour ça sert à rien de pieuter à la caserne vu que l'on habite à 15min en métro), ne portent pas l'uniforme. En fait, les soldats ne sont pas fiers de leur fonction, surtout les jeunes. Ces derniers estiment certainement que donner 2 ans de leurs meilleures années pour le service militaire (oui oui, 2 ans et parfois plus) c'est largement suffisant (et quelque part on les comprend). Qu'à cela ne tienne, le gouvernement de Singapour, jamais à court d'idées pour ce qui est de faire des pubs qui donnent envie (on se souvient de celle pour la bienséance dans le métro), s'emploie très régulièrement à gratifier ses concitoyens de clips qui donnent envie aux gars qui n'en veulent. Comme partout, il y a 3 grands corps, la Navy (avec les bateaux qui vont sur l'eau), l'Air Force (ça c'est les avions) et enfin l'Army (l'armée de terre), et chacun a droit à son petit "Motivational Clip" qui n'ont rien à envier à ceux du maître du genre, j'ai nommé Barney Stinson (pour ceux qui ne connaissent pas: http://www.youtube.com/watch?v=3WDmEZP9Czg ). Passons donc en revue, et ce avec une délectation manifeste devant cette débauche d'effets spéciaux et de virilité guerrière, quelques-unes de ces odes militaires au monde militaire!

Tout d'abord, restons dans la Navy avec cet autre clip beaucoup plus "humoristique":

Ici, il y a un missile qui menace. Mais dans le bateau, il n'y a hélas pas un seul homme de la situation! Hé non, il n'y a que des Singapouriens normaux... Et la situation dégénère, et le problème ne se résout pas! Alors comme le dit la phrase (à 44'), "Il faut un certain type de personne pour faire ce boulot". Et là, les pros entrent en jeu, réglant le problème aussi vite qu'il est apparut! Ah ils sont forts alors!

On passe cette fois à l'armée de Terre, avec un niveau plus élevé je trouve car là on entre carrément dans le grand cinéma d'action (ils sont trop forts):

Pas plus de commentaires à faire ici, ces types sont vraiment trop forts! La prochaine vidéo c'est probablement l'un des "must" pour l'armée de Terre, elle porte le doux nom de "The Steel Within" (qui se traduit plus ou moins par L'Acier à l'Intérieur):

Là, les soldats singapouriens héritent carrément leurs qualités de guerriers des grands héros du passé, et la voix off de conclure, comme revenant des méandres de l'histoire: "Some things never change. Our soldiers will always have... the STEEL WITHIN". Ce qui veut dire : Certaines choses ne changent jamais. Nos soldats auront toujours... l'acier en eux! Ils sont trop forts ces singapouriens.

Mais prenons un peu de hauteur avec le corps d'armée qui envoie vraiment du pâté en croute dans ses clips, j'ai nommé: l'Air Force!! Alors si les deux premiers étaient vraiment trop forts, ceux-là c'est vraiment les meilleurs, comme dirait Trottman en parlant de Rambo. Et puisqu'on est dans les meilleurs, le premier clip raconte justement comment l'Air Force est allée chercher "Les meilleurs":

Bon là, je sais pas comment ils font pour être aussi forts franchement... Mais ça ne s'arrête pas là, et pour les 2 prochaines vidéos, j'ai inclut une traduction parce que vraiment ça vaut le coup:

Nous commençons avec les meilleurs que nous puissions trouver, nous les réveillons puis nous les mettons sous la pression et la chaleur, jour après jour, après jour... Nous leur donnons le pouvoir de regarder par delà l'horizon, nous leur enseignons à penser à la vitesse de la lumière et à répondre comme le vent... Nous leur donnons la force de toucher le ciel et de vivre à 52000 pieds d'altitude... Parce qu'un monde nouveau a besoin d'une force nouvelle, une force qui puisse répondre, comme nulle autre sur Terre (Like Nothing On Earth, le titre de la vidéo). Là c'est très puissant, et si Gandhi voyait cette vidéo, il jetterai sa toge et irait signer dès demain chez la SAF! Et pour finir, le clip qui va le plus loin selon moi, où l'Air Force est assimilée à l'esprit du vent dans une fusion mystico-cinématographique, qui demande là aussi une traduction pour bien "apprécier" la """""""valeur"""""" de ce qui suit:

Je suis le vent. Sur terre, pas un seul brin d'herbe ne bouge sans moi. En mer, je touche chaque vague qui s'élève. Où que vous soyiez, je suis assez haut pour vous observer, et assez fort pour vous porter et placer la puissance entre vos mains. Vous ne me voyez peut-être pas toujours, mais vous me sentirez toujours. Car je suis ici, pour un but plus haut (For A Higher Purpose).

Ah c'est définitif, qu'est-ce qu'on se sent bien protégé à Singapour avec la SAF! En tout cas on rigole bien avec leurs clips vidéo qui, s'ils peuvent paraître un peu exagérés voire ridicules, rencontrent un franc succès à Singapour!

Ce week-end, il ne fait pas très beau, mais comme d'hab il fait chaud, moite et lourd. Puisqu'il ne semble pas y avoir de temps idéal à Singapour pour sortir, sortons quand même! Me voila donc parti vers le quartier de Chinatown, à une bonne demi-heure de transport de chez moi (l'équivalent Paris/Clermont-Ferrand en version française). Dès qu'on met son museau de français hors des wagons climatisés du métro, on arrive dans un marché couvert en apparence assez étendu. Le temps de se perdre et de trouver le bon escalier, on arrive sur une passerelle sous verre qui permet au badaud de s'affaisser :

A Singapour, il y a des gens qui n'habitent pas dans des barres d'immeubles...



Au bout de cette passerelle, on arrive enfin dans la rue principale du petit quartier tout à fait sympathique de Chinatown, décoré avec force lampions et des vrais gens vraiment chinois. Le tout est d'un réalisme saisissant, voyez plutôt:

Plein d'allant, je m'empressai alors de descendre les quelques marches me séparant de cet îlot touristique ayant échappé à l'aseptisation, perdu dans cet océan de béton et d'acier qu'est Singapour (moment lyrique : ok!). Une fois dans la ruelle, on est complètement cerné par les petites échoppes à souvenirs d'une part, et des types au regard empressé qui proposent à tout occidental mâle et solitaire un "body massage" par de ravissantes créatures dans l'arrière-boutique de magasins d'électronique. Après 3 propositions du genre, on arrive à slalomer avec aisance et passer au travers des mailles du filet. On apprend aussi à ne pas regarder les étalages avec trop d'insistance si l'on veut éviter que 2 ou 3 types au taquet vous sautent dessus pour vous vendre le magasin. Néanmoins Chinatown à Singapour c'est LE coin pour les souvenirs. Je n'avais hélas pas les dollars pour profiter de cet alléchant achalandage (dites le 3 fois rapidement), mais j'y reviendrai avant le départ.

Après tout ça, un petit thé glacé à la terrasse d'un coffee shop aux serveurs pas sympathiques (on s'y habitue...) et on peut rentrer, tel Ulysse ayant vu 100 paysages après maintes traversées, au pays des vertes années.

Bien sûr, à marcher comme un pèlerin dans Singapour, on est crevé et on se sent fatigué. Heureusement que le gars Jésus est là :

Hélas, ayant un peu trop écouté un type qui disait :
"O très Sainte Marie mère de
Dieu, dites à ces putains
De moines qu'ils nous emmerdent
Sans le latin."
Je me détournai donc de cette invitation à une spiritualité christique et quelques mètres plus loin, la sanction divine ne s'est pas fait attendre... Et oui, quand le très haut n'a plus l'oeil sur vous, vous sombrez dans la luxure et autres péchés :

Les afficionados de la langue de shakespeare comprendront le jeu de mot tendancieux qui se cache derrière tout cela.
Et pour finir, le détail qui tue (il en faut bien un), le retour en métro. Depuis 3 semaines environ, SMRT (la compagnie qui gère le métro de la ville) gratifie les Singapouriens réjouis d'un clip musical de """""rap""""" (vous comprendrez pourquoi je met autant de guillemets) pour leur expliquer les bonnes manières quand on prend les transports en commun. Autant dire que de recevoir ça dans les oreilles dès le matin ça met de bonne humeur... ou pas.

Sous l'impulsion de mon camarade et collègue stagiaire Louie, j'ai rejoins des amis à lui pour passer la soirée aux abords de Clarke Quay (prononcez "klarki"). Cet endroit est l'un des lieux de sortie des Singapouriens branchés et des occidentaux avide de combiner la saveur exotique du coin avec des concepts bien de chez nous.
Je m'attendais à un quartier qui puisait sa valeur ajoutée dans son histoire de vieux quartier colonial avec des tas de petits pubs bien anglais alignés le long de la Singapore River, et bien j'ai été fort surpris! En effet, ça ressemble plutôt à un parc d'attraction, comme les décors d'un film hollywoodien tourné en studio (avec les façades des maisons super classes et rien derrière). Pas question donc d'un quelconque intérêt historique, Clarke Quay c'est juste "the place to be", le coin branché où on doit être pour "follow the move". En témoignent ces quelques photos:

Certains diront que c'est assez surfait et absolument pas typique (et ils auront raison), mais d'autres leur rétorqueront que ce n'est de toute façon pas le but de l'endroit (et ils n'auront pas tord). Le fait marquant est le grand nombre d'étrangers occidentaux. J'ai bien cru pendant une soirée reprendre le chemin de la majorité ethnique, c'est dire! Et pour attirer cette clientèle bien différente des sages singapouriens, les bars se permettent quelques audaces assez osées. Le plus marquant c'est un bar où toutes les serveuses sont toutes bien foutues et servent l'esthète client occidental vêtues d'un minishort qui leur découvre la moitié des fesses... Louie m'a précisé que ces filles viennent toutes des philipines voisines. Il faut croire que c'est pas un boulot pour les Singapouriennes. D'autres exemples du genre existent ici, des choses qu'on ne pourrait même pas voir en France (sex shops qui ont pignon sur rue dans les grandes avenues marchandes avec sex toys en vitrine et porte grande ouverte) ! Enorme paradoxe pour cette nation qui se définit elle même comme conservatrice, où la moindre scène érotique est censurée dans les films (le porno est donc bien sûr illégal), l'homosexualité est passible de prison, et où la sodomie n'a été légalisée pour les couples hétéro que depuis quelques années!
Passé ces contrastes saisissants, il est temps de s'intéresser à ce que font des jeunes singapouriens en soirée. D'abord ils sont tous chinois (ça peut jouer), et ils ont décidé d'aller manger un met répondant au doux nom de BAK KUT TEH (baque coûte théééé, ne pas hésiter à insister sur la dernière syllabe). En gros c'est du porc servi dans une soupe relevée au poivre, avec bien évidemment la bolée de riz qui va bien. Ils m'ont également fait tester les pieds de poulet. Mon sentiment sur ce dernier plat est qu'il n'y a rien a bouffer d'autre que la peau des pieds et que ça n'a pas de goût. C'est donc assez dégueulasse. Heureusement le bak kut the était très bon bien que servi en quantité trop limitée (ou alors c'est moi...).

Vous l'aurez remarqué, il y en a qu'un qui regarde pas là où il faut et qui ne souris pas vraiment... Il faut dire que ça surprend, mes hôtes avaient vraiment le bon feeling pour prendre la pose. Toute la soirée, ils n'ont eu de cesse de se prendre en photo, équipés d'un sourire "bright" à toute épreuve, affichant toujours le bon profil. Bon, j'aurai quelques heures pour parfaire ma technique... En attendant on quitte ce resto où j'ai décidémment pas assez mangé, mais pour 4 euros on va pas se plaindre!
Direction le bord de la Singapore River, où l'on trouve une enfilade de bars qui font face à Clarke Quay (qui est donc sur l'autre rive).

Les bars sont assez énormes, et trouver une table assez grande pour tout le groupe ne pose pas de problème. Dans un élan de dévergondage, mes hôtes décident de se payer une tour à bière. N'étant pas adepte de l'amère boisson, j'ai tenté le cocktail avec le fameux Singapore Sling. C'est apparemment LE cocktail typique de Singapour. Alors pour une fois que je trouve un truc typique ici, je ne pouvais pas laisser passer l'occasion. Composé principalement de Gin et de Brandy, c'était vraiment pas mauvais et comme tous les cocktails assez piégeux. Pour ceux que ça intéresse : http://en.wikipedia.org/wiki/Singapore_Sling
Mais bon il fallait bien aider à finir cette tour de bière décidément trop haute pour mes hôtes amicaux, donc j'ai donné de ma personne avec abnegation pour mettre à terre, comme le divin barbu avec Babel, cette Tour cosmopolite d'un soir (ouah niveau lyrisme vous êtes blindés là).

Première technique de pose : "décontracté, on ignore la caméra"

Deuxième technique de pose : "feindre la surprise d'un air naturel"
Vous remarquerez la technique irréprochable de ma voisine qui pratique sans peine le "décortiquage de poulet en souriant à l'objectif d'un air joyeux". J'ai encore beaucoup à apprendre...

Là c'est une technique perso dite "d'évitement". Un mouvement super rapide quand on a pas eu le temps de prendre la pose...

Troisième technique de pose : "Le charisme forcé", autrement dit une bonne alternative qui fait bien marrer quand on n'arrive décidément pas à maîtriser le "sourire bright".

Sur la dernière photo, on peut voir Louie, mon collègue stagiaire, qui présente de nombreuses similitudes au niveau de la voix et du rire avec un certain JUD (ce qui relance la thèse du facteur chinois, n'est-ce pas?).
Mais trèves de plaisanteries, cette soirée fut fort sympathique. Bien que mes hôtes d'un soir aient été très accueillants, je ne parle pas chinois donc j'ai rien capté à 75% des discussions. J'ai bien sûr attiré un flot de questions sur mes "french origins", et j'ai bien fait marrer tout le monde grâce à quelques remarques spirituelles savamment distillées... Néanmoins il y a un décallage parfois évident, qui rend difficile les rapprochements. Mais peu importe, cette soirée m'a bien changé les idées, fait voir du monde, sorti de mon isolement de la semaine, et c'est tout ce qui compte!

Il y a le Yéti, les fantômes, les OVNI, mais il existe à Singapour un être encore plus effrayant et légendaire : Le Karung Guni!!!

Depuis mon arrivée, tous les matins à partir de 8-9 heures, un type, armé d'un klaxon et de sa voix, passe entre les immeubles du quartier. Le type est à pied, et il fait toujours le même rythme avec son klaxon. Il s'interrompt de temps en temps pour crier le borborygme suivant : "KARUNG GUNIIIIIIII".
Il ne recule devant rien et s'invite sous ma fenêtre les samedi et dimanche matins! Autant dire que se faire réveiller à 8 heures du mat' par un énergumène klaxonnant pendant 1 heure sous notre nez ça en dérangerait plus d'un! Les insultes, en français bien sûr, on fusé de nombreuses fois dans ma chambre rien qu'à l'écoute de son klaxon maudit. Or il se trouve que j'étais bien le seul à trouver ça dérangeant, car personne ne semblait s'émouvoir du boucan que le type fait tout les jours.
Les hypothèses allaient bon train : "est-ce un original? un marginal qui exprime son dédain de la société en la réveillant le week end?", "est-il si dangereux que personne n'ose lui demander d'arrêter?", "peut-être est-il simplement diminué mentalement...?".
Et bien j'ai le plaisir d'annoncer que cette énigme vient de trouver sa réponse! Le Karung Guni a bien une raison d'être et de me faire chi** le dimanche matin!!!!! En effet, ce type est en fait un vendeur de journaux et d'autres machins invendus qui passe au porte à porte. Comme le porte à porte est un peu difficile ici, le bougre prévient tout le monde de son arrivée avec son klaxon! Comme ça si l'on est intéressé, il suffit juste de sortir la tête par la fenêtre et de héler le zélé vendeur! Lequel viendra ensuite vous livrer selon votre bon plaisir. Cette pratique hallucinante est décrite dans l'article anglais suivant : http://en.wikipedia.org/wiki/Karung_guni .
J'ai trouvé la solution à cette énigme, mais toujours pas le moyen de dormir le dimanche matin...

Cette semaine, c'était la fête des bateaux-dragons. C'est une fête d'origine chinoise, qui a débuté après le sacrifice Ô combien héroïque d'un poète chinois, Qu Yuan de son petit nom (prononcez "Tchou Uhane") s'est balancé dans la rivière pour d'obscures raisons :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Qu_Yuan
Les habitants, émus et transportés par le suicide de ce saint homme, ne pouvaient admettre que son corps et son esprits soient corrompus. En effet, le bougre est mort pour des idées mais pas de mort lente, et en Chine c'est assez charismatique il faut croire. Ainsi, afin que les poissons n'aillent pas grignoter le bon poète, les chinois ont fait des petites boules de riz, qu'ils ont mixé avec des graines de toutes sortes, le tout entouré de feuilles de bambous qu'on appelle le Zongzi ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Zongzi ), qu'il s'agit ensuite de balancer dans le fleuve pour que les poissons mangent du Zongzi et pas du Qu Yuan. Depuis, il est d'usage d'en offrir à ses proches et de faire des courses de Bateau-Dragon sur la rivière : http://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%AAte_des_bateaux_dragons .
En Chine ce jour est férié pour permettre à tout le monde d'assister aux célébrations, mais à Singapour on fait ça le week end (faut pas déconner non plus). Or j'ai cru comprendre que les courses de bateau-dragon allaient se tenir aux alentours de la Marina. Ni une ni deux je prend mon sac et je descend par le métro à l'extrémité Sud de l'île de Singapour, dans la fameuse Marina.
La Marina est la nouvelle extension de la ville sur la mer. En effet, elle devrait être le prolongement du Central Business District qu'est actuellement Raffles Place. Pour avoir une vue de ce que ça donnera une fois fini:
http://www.marina-bay.sg/
ça en jette un max, mais pour l'instant c'est encore en travaux. Et à Singapour, quand on se met à construire, c'est pas pour rigoler. J'ai pris quelques photos un peu révélatrices de la frénésie assez hallucinante qui règne là bas. Je ne les ai pas pris en photo, mais il faut également s'imaginer des "camps" de travailleurs indiens (qui ont vraiment construit cette ville) avec des baraquement à l'air un peu vétuste, remplis de types qui n'ont que quelques mètres à faire le matin pour être au boulot. Rentabilité quand tu nous tiens:

Certains bâtiments sont finis, alors j'ai pu m'adonner à quelques essais artistiques à l'aide de quelques mégapixels :

Bon on est pas convaincu... J'ai donc continué ce périple vers la Marina, espérant bien trouver mes Bateaux-Dragons. Je passe donc sur la célèbre place du Merlion. Pour connaître l'origine de ce symbole ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Merlion ) qui est avant tout touristique et qui a permis de justifier la conception de la statue suivante :

Rien de spécial à voir dans le coin, et pas de bateaux à l'horizon. "Damned" me dis-je, il va falloir que je retourne vers la Singapore River! Ce que je fis d'un pas résolument volontaire et extraordinairement léger...
Un petit pont dans un style un peu british :

duquel on pouvait voir un petit bateau à moteur (à défaut d'un bateau dragon...) :

Bon finalement, on le traverse ce pont. L'odeur sourde et profonde de la rivière contraste avec les effluves stériles et absentes du béton (j'ai senti que vous réclamiez une pointe de lyrisme). Une fois de l'autre côté, on trouve le visuel suivant :

Vision fort agréable, mais toujours pas de Bateau-Dragon! Au loin j'entend la harangue enjouée de deux animateurs microphonés. Plein d'espoirs, je me dirigeai vers la source sonore. Il se trouve que cette manifestation était la conséquence du Family Day de la veille (le Jour de la Famille est une initiative du gouvernement : on peut finir le boulot 2h plus tôt pour passer du temps avec sa famille... mouais). Des tas de stands publicitaires, où l'on peut avoir des échantillons de céréales nestlé et autres, et après on peut se prendre en photo avec bébé qui bouffe son premier bol de céréales nestlé (véridique). Dans le même temps, les animateurs balancent des trucs du genre "Aujourd'hui c'est le jour de la famille, alors soyez de bons parents, offrez à vos enfants du temps de qualité, parce qu'ils le méritent". J'étais assez scotché, mais je décidai de ne pas m'éterniser (le lecteur comprendra pourquoi)...
A l'inverse le quai en face était assez attrayant. Je m'y dirigeai donc, d'un pas résolument décidé et...
C'est une allée pleine de restaus où il doit faire bon manger à la nuit tombée :

Voila pour cette journée haute en couleur, mais sans un seul Bateau-Dragon.
Pour finir, un petit détail qui tue, en revenant vers la station de métro, on croise de nombreuses banques, avec de nombreuses publicités toutes plus niaises les unes que les autres. Je vous laisse apprécier :

A Singapour, ville où l'on trouve principalement des gratte ciels pour les banques, des HLM pour caser les gens, et un peu de place pour laisser passer le métro, on peut se demander : "Mouais, y'a pas un petit village typique à visiter dans le coin?". Réaction normale du français qui sait que dans n'importe quelle région de son beau pays on trouve toujours un truc "typique", que l'on peut soit voir soit manger. Et bien à Singapour, pour satisfaire cette soif légitime du touriste, ils ont essayé de garder quelques quartiers dits "ethniques" pour refléter la dimension multi-culturelle et internationale de Singapour, ville haute en couleur... (ok on arrête le pipot)
Il y a donc à Singapour un quartier nommé "Little India", le quartier ethnique indien (en référence au Little Italy de New York). Pour info, il y a aussi un Chinatown à Singapour, ce qui est assez marrant parce qu'avec 3/4 de chinois ici, on a l'impression que Singapour est déjà très chinoise mais passons...
Déjà sur la carte, Little India c'est petit, et en vrai, ça l'est encore plus! Pour résumer, c'est environ 3 ruelles qui se battent en duel, remplies de petits magasins/bistrots qui affichent une devanture typique. Je laisse au lecteur le soin de régler le problème arithmétique posé par le duel de 3 ruelles en même temps, et à ceux que ça n'intéresse pas voici les photos:

Bon on est pas transcendé hein? Un truc intéressant par contre, c'est la présence d'un temple Hindou, comme il y en beaucoup à Singapour (je pense que je ferais un post spécial religions une autre fois). Ces temples sont assez finement travaillés, il y a beaucoup de détails et c'est assez joli à regarder (par contre on peut pas rentrer) :

Le détail qui tue, à côté de l'entrée du temple, derrière les grillages, il y a quand même de quoi se rafraichir pour le fidèle, qui sera vachement content d'être heureux comme sur l'image :

Finalement, pour le côté typique on ira plutôt directement en Inde, le meilleur souvenir de cette balade restant le sourire "bright" de notre ami ci-dessus.

Vendredi, il a fallu que j'aille me faire régulariser au Ministery of Manpower of Singapore. En effet, pour pouvoir bosser, même si c'est un stage, et ben il faut une carte de séjour qui nous l'autorise : un Work Pass.
Donc direction l'endroit en question, avec mes papiers.
Et là j'arrive dans un un truc qu'on pourrait résumer comme ça : "Usine de fabrication de travailleurs destinés à servir Singapour".
Premier truc : une queue de 50 personnes vers un bureau où l'on doit se faire examiner passeport et compagnie, pour obtenir un numéro qui correspond à l'ordre dans lequel on passera au bureau suivant... Dans la queue, c'est assez chaud, les mecs poussent de partout, la plupart sont d'origine Indienne ou sud-asiatique en général. Il faut dire que dans le coin, Singapour c'est un peu comme une côte de boeuf dans un resto végétarien, on oublie tout le reste et on pense qu'à la bouffer (la côte de boeuf). Pour ceux qui auront suivi la métaphore, on comprend donc que l'empressement soit si grand. Comme me l'a fait remarquer, en rigolant comme à son habitude, l'un des cadres de la boîte qui m'accompagnait (il se fait appeler "Uncle"), j'étais le seul blanc en pantalon-chemise-classe dans la queue... Effet "spotted" garanti. Donc après m'être fait copieusement regardé du coin de l'oeil, j'arrive au bureau où une femme aussi accueillante qu'une porte fermée m'engueule à moitié parce que mes photos d'identité sont trop "glittering", comprenez brillantes. Bon c'est des photos d'identité standard que j'avais amené de France, mais qu'à cela ne tienne, un bureau qui fait les photos qui vont bien est juste à côté! Moyennant 6 dollars (3 euros), on me prend en photo à la va-vite ce qui me donne une tête de repris de justice...
Passé la formalité, j'ai mon numéro, et là on doit attendre devant des grands panneaux qui égrennent les numéros des gens. Pendant ce temps, des téléviseurs diffusent des spots à l'attention des nouveaux travailleurs. Là ça devient très bizarre. Ca commence sur un ton : "Singapour, la ville de vos rêves, donnez tout à Singapour, Singapour vous le rendra". Ensuite, les règles auxquelles on est soumis, du genre on ne peut pas cumuler plusieurs emplois, on doit toujours avoir la carte sur nous sinon au premier contrôle on est jeté hors du pays, etc. Et là, on arrive sur des spots "ciblés". En effet, quand on est Singapourien et riche, il est du meilleur effet que d'avoir un (des) domestique(s) pour le travail de maison. Les domestiques, bien évidemment ne sont pas Singapouriens, ils sont assis autour de moi en train de regarder le spot. Et le spot commence comme ça : "What advices would you give to your domestics?" (quels conseils donneriez vous à vos domestiques?). Ensuite, un couple jeune et dynamique de Singapouriens, assis dans le grand canap' du grand salon, commence à donner ses conseils. A l'écran, des mots "frappants" défilent en même temps genre :"obey, be consciencious, respect your employer, etc". La vidéo se conclut sur le super couple qui donne 3 supers billet de 10 dollars (15 euros) à un super domestique immigré qui est super content. Le gros délire paternaliste, et ça continue avec des vidéos qui expliquent comment laver les vitres (sinon on peut tomber, ce que montre la vidéo, avec un zoom final de 3 minutes sur une morte en bas d'un immeuble). Le temps de me rappeler que je suis là en stage et non en temps qu'escla.. domestique, et c'est mon tour.
On recontrôle mes papiers, on m'engueule, on me dit de me magner, on prend mes empreintes en n'y allant pas de main morte sur mon pouce, et on m'engueule parce qu'il est un peu sale. Sur ce je peut partir et revenir dans 5 jours pour avoir mon Work Pass.
"Uncle" m'a dit par la suite qu'il y a deux centres comme celui là à Singapour. L'autre est dans un grand immeuble très classe, avec un personnel très accueillant. Les cols blancs et les business class du monde entier y sont attendus. Pour les autres, c'est le centre où je suis allé. Je comprend mieux l'effet "qu'est-ce que je fous là?" qui m'a pris pendant toute la durée des formalités. Hé oui, en tant que stagiaire, donc travailleur de seconde zone, j'ai été "orienté" de façon différente. Tout ça pour dire qu'être dans la peau d'un immigré de "base" ça donne vraiment l'impression d'être 2 bras et eventuellement un cerveau dont on pourrait très bien se passer mais qui coûte moins cher donc qu'on veut bien prendre quand même.
Pas très gênant pour moi, ça m'aura permis de voir cet envers du décor, et je suis de toute façon dans ceux qu'on empêche pas trop de rentrer, même si on m'a beaucoup contrôlé et très (plus) strictement (que les autres).
Bon n'empêche que j'ai bien retenu les "leçons du bon domestique", je vais m'employer à nettoyer ma piaule!

Le week-end tant attendu est arrivé. L'occasion pour Singapore Explorer de reprendre la route, ou tout au moins le métro (MRT de son petit nom). Je décolle après manger direction plein sud. Je vais aller voir Raffles Place, la fameuse place financière de Singapour, en plein milieu du CBD (Central Business District) où l'on trouve les gratte-ciels et tout le toutim. Donc c'est parti, appareil photo à la main, lunette de soleil sur le nez, la chaleur est étouffante et le soleil cogne plus dur qu'un boxeur enragé (j'essaie de donner une dimension lyrique à tout ça, ça fait plus intense). 1/2 heure de MRT plus tard, je descent à la station Raffles Place, qui débouche en plein milieu de Raffles Square, l'équivalent du parvis de la Défense à Paris, où les jeunes cadres dynamiques affluent toute la semaine. On est samedi alors il n'y a personne, mais déjà quand on sort au grand jour, c'est la classe, voici la sortie de la station:

2 choses qui frappent tout de suite, c'est d'abord qu'il n'y a personne à part quelques touristes (je suppose que comme le week end personne bosse, ça enlève 90% de la population qui fréquente l'endroit), et surtout que ça en jette un max. Petite compilation de photos:

Après ça je dévide de me bouger un peu, il faut dire que c'est de ce genre d'endroit que la crise est partie!! Blague à part, les perspicaces auront remarqué que Fortis se porte très bien à Singapour... ;)
Hop hop hop, les rues autour sont toutes dans ce style, mais j'aperçois au bout de l'une d'elle des bâtiments plus bas et surtout : de l'eau! Je m'approche et j'arrive au bord de la Singapore River, qui est en fait un espèce de prolongement de l'océan à l'intérieur de la ville. Là on change complètement de paysage et pourtant les gratte-ciel sont à 20 mètres dans mon dos:

En tournant le regard, j'aperçoit un bâtiment bizarre au loin (là fait vraiment aventurier lyrique):

Ce n'est autre la fameuse Esplanade de Singapour. L'Esplanade est à Singapour ce que l'Opéra de Sydney est à Sydney : un haut lieu culturel à l'architecture atypique que l'on remarque tout de suite. Il fait très chaud et voir de l'eau me contente au plus haut point. Je décide donc d'aller voir non pas du côté de chez Swan, mais du côté de l'Esplanade.
En chemin j'ai pu constater à quel point Singapour est une ville qui trouve encore le moyen de s'étendre, même quand elle n'a plus de place. En témoigne ces quelques tours, prémisces du grand projet de construction de la Baie de Singapour:

et enfin voici l'Esplanade!

Je contourne ce bâtiment illustre pour enfin arriver à Marina Bay, l'entrée vers l'Océan Indien, qui a fait de Singapour la puissance économique qu'elle est aujourd'hui. Bon tout ça est bien joli mais pour l'instant il n'y a vraiment pas beaucoup de monde. Je ne croise que quelques badeaux, qui se rendent dans un parc voisin. Peut-être que la chaleur tiens les gens chez eux, ou peut-être qu'ils ont d'autres endroit où sortir?
Quoi qu'il en soit, j'arrive sur la Marina, d'où l'on peut contempler l'une des vues les plus célèbres de Singapour:

A noter que juste face à la baie, sous le gros truc blanc que vous voyez à droite se tenait un mini concert en plein air. C'était des balades un peu irlandaises dans le style. Parfait pour prendre un coca (0.5 euros) et écouter paisiblement pendant que la douce brise du vent essaie de m'empêcher de trop suer, car il fait vraiment un chaleur d'enfer (là c'est l'apogée du lyrisme alors profitez :D ).
Néanmoins il est temps de revenir, alors j'emprunte un couloir souterrain pour rejoindre la station de City Hall, et quelle ne fut pas ma surprise de découvrir une foule de gens dans ces couloirs. En effet, les couloirs sont climatisés, il y a tout un tas de bars et de restos, des boutiques de grande marque, comme si la ville c'était mise sous terre. Les Singapouriens sont donc là, planqués sous terre, se protégeant de la chaleur qui il est vrai est vraiment étouffante.

Pas mal de surprises pour ce coup là, j'ai vu les coins riches de Singapour, qui tranchent pas mal avec le quartier où j'habite (plus riche et moins peuplé). Ca permet de se changer les idées mais les prochaines fois, je vais essayer d'infiltrer les quartiers dits "ethniques" de Singapour. C'est à dire les quelques quartiers encore un petit peu typiques des différentes populations qui y habitent, c'est à dire les quartiers où il n'y a pas de blocks d'habitations : Little India, Chinatown, etc...

Première semaine de stage, c'est l'occasion de décrire rapidement la boite et ce que je vais y faire. IDSC est une petite boite d'une dizaine de personnes grand maximum (en comptant les stagiaires) qui fait du consulting en optimisation et logistique. En gros, quand un grosse boîte veut optimiser un processus ou avoir un avis sur un problème logistique qu'ils rencontrent, il appellent IDSC qui envoie un consultant qui va ensuite proposer une solution, un rapport, sur le problème posé. Ensuite, IDSC peut s'occuper de réaliser la solution (informatique) ou déléguer cette partie, mais ils gardent toujours la partie théorique du boulot. Ils sont situés au "Pacific Tech Centre", un immeuble de bureaux que voici:

En ce moment, ils sont sur un gros projet avec le NLB (National Library Board) pour refondre complètement la logistique de la bibliothèque nationale de Singapour. Dans ce cadre, ils ont plein d'aspects à améliorer comme la maintenance des livres, le renouvellement des stocks, la répartition des livres dans les différentes antennes de la NLB partout dans la ville... C'est sur ce dernier point que je vais intervenir. Pour résumer, je vais devoir implémenter la solution informatique qui permet de planifier en fonction du budget la répartition des différents livres dans les étagères de toutes les librairies de Singapour. Cette planification doit se faire afin de maximiser les emprunts par la suite. Plusieurs scénarios à envisager, un bon paquet de données à traiter, pas mal de boulot en perspective sauf que le projet a du retard et que je ne pourrai m'y atteler que dans un petit mois... Donc pour l'instant je file des coups de main à droite à gauche, quand un tel a besoin d'un bout de programme pour quelque chose il me refile le bébé et j'ai donc quelque chose à faire!

Pour ce qui est de l'ambiance de boulot, c'est très studieux, mais il n'y a pas beaucoup de pression. Arrivée à 9h, fermeture à 18h, une seule pause d'une demi heure le midi pour manger et sinon c'est boulot boulot toute la journée. Je suis avec deux autres stagiaires, un singapourien d'origine chinoise et une indonésienne vivant à Singapour depuis 3 ans. La tenue très correcte est exigée, ce qui m'a obligé à investir dans des "formal shirts" histoire d'être classe au bureau. Comme je suis assez éloigné de la boite, j'ai un temps total de trajet aller-retour de 2h30 par jour environ, donc les journées sont très longues et j'ai pas vraiment le temps de faire autre chose en semaine. Donc pour l'exploration, il faudra attendre le week end!

Aujourd'hui dans le but de me faire la main avec le métro de Singapour, et pour voir un peu comment je vais me rendre à l'entreprise où je vais réaliser mon stage, je décolle vers 13h vers la station de Yishun (10 minutes à pied grand maximum). Voila ladite station:

Le métro de Singapour il est super, et je referai un post rien que pour lui. En tout cas, je met une bonne demi heure à rejoindre le centre ville de Singapour (qui est au Sud).
Pour je ne sais quelle raison, poussé par les préceptes du "vivre l'instant" (c'est-à-dire au hasard), je descend à une station qui m'inspirait sur le moment : Dhoby Ghaut (aucune idée de ce que ça veut dire, comme la majorité des stations qui sont en chinois ou en malais). Et cette station se trouve en fait en haut de la célèbre avenue commercante de Singapour : Orchard Road.

Voila ce qu'on voit à la sortie de la station.
En avançant un peu, on tombe sur un grand centre commercial, comparable en taille aux galeries Lafayette (à droite sur la photo):

Sur le moment je me dis "ah c'est donc ça le grand centre à shopping de Singapour?". J'avais en partie raison, car ce "Mall" est le premier d'une longue lignée. En effet, en descendant Orchard Road, j'ai croisé au moins une dizaine de ces centres commerciaux, remplis de magasins de marque, et tous énormes, et ce rien que d'un seul côté de la rue (ça avait l'air d'être pareil de l'autre côté). Bon autant dire que c'est assez impressionnant, une petite 20aine de galeries lafayette dans une même rue... A côté de ça, il y a de nombreux hôtels luxueux, et des immeubles de bureau. Petite compilation de photos:

Voila un très bref aperçu d'Orchard Road. Pour finir l'après midi (il faisait extrêmement chaud et étouffant), je suis allé prendre un coca bien frais dans un pub (il y en a beaucoup là bas). Le plus frappant pour un Samedi, c'est qu'il n'y avait pas tant de monde que ça, pour une ville qui a la 2° densité de population au monde...
Enfin, pour finir sur une touche un peu cocorico, Orchard Road, c'est les marques de luxe, et les marques de luxe, c'est la France:

(j'en connais un que cette dernière photo pourrait intéresser... ;D )

Prochain post la semaine prochaine où j'aurai probablement commencé mon stage!!