Descente dans Chinatown
Ce week-end, il ne fait pas très beau, mais comme d'hab il fait chaud, moite et lourd. Puisqu'il ne semble pas y avoir de temps idéal à Singapour pour sortir, sortons quand même! Me voila donc parti vers le quartier de Chinatown, à une bonne demi-heure de transport de chez moi (l'équivalent Paris/Clermont-Ferrand en version française). Dès qu'on met son museau de français hors des wagons climatisés du métro, on arrive dans un marché couvert en apparence assez étendu. Le temps de se perdre et de trouver le bon escalier, on arrive sur une passerelle sous verre qui permet au badaud de s'affaisser :
A Singapour, il y a des gens qui n'habitent pas dans des barres d'immeubles...
Au bout de cette passerelle, on arrive enfin dans la rue principale du petit quartier tout à fait sympathique de Chinatown, décoré avec force lampions et des vrais gens vraiment chinois. Le tout est d'un réalisme saisissant, voyez plutôt:
Plein d'allant, je m'empressai alors de descendre les quelques marches me séparant de cet îlot touristique ayant échappé à l'aseptisation, perdu dans cet océan de béton et d'acier qu'est Singapour (moment lyrique : ok!). Une fois dans la ruelle, on est complètement cerné par les petites échoppes à souvenirs d'une part, et des types au regard empressé qui proposent à tout occidental mâle et solitaire un "body massage" par de ravissantes créatures dans l'arrière-boutique de magasins d'électronique. Après 3 propositions du genre, on arrive à slalomer avec aisance et passer au travers des mailles du filet. On apprend aussi à ne pas regarder les étalages avec trop d'insistance si l'on veut éviter que 2 ou 3 types au taquet vous sautent dessus pour vous vendre le magasin. Néanmoins Chinatown à Singapour c'est LE coin pour les souvenirs. Je n'avais hélas pas les dollars pour profiter de cet alléchant achalandage (dites le 3 fois rapidement), mais j'y reviendrai avant le départ.
Après tout ça, un petit thé glacé à la terrasse d'un coffee shop aux serveurs pas sympathiques (on s'y habitue...) et on peut rentrer, tel Ulysse ayant vu 100 paysages après maintes traversées, au pays des vertes années.
Bien sûr, à marcher comme un pèlerin dans Singapour, on est crevé et on se sent fatigué. Heureusement que le gars Jésus est là :
Hélas, ayant un peu trop écouté un type qui disait :
"O très Sainte Marie mère de
Dieu, dites à ces putains
De moines qu'ils nous emmerdent
Sans le latin."
Je me détournai donc de cette invitation à une spiritualité christique et quelques mètres plus loin, la sanction divine ne s'est pas fait attendre... Et oui, quand le très haut n'a plus l'oeil sur vous, vous sombrez dans la luxure et autres péchés :
Les afficionados de la langue de shakespeare comprendront le jeu de mot tendancieux qui se cache derrière tout cela.
Et pour finir, le détail qui tue (il en faut bien un), le retour en métro. Depuis 3 semaines environ, SMRT (la compagnie qui gère le métro de la ville) gratifie les Singapouriens réjouis d'un clip musical de """""rap""""" (vous comprendrez pourquoi je met autant de guillemets) pour leur expliquer les bonnes manières quand on prend les transports en commun. Autant dire que de recevoir ça dans les oreilles dès le matin ça met de bonne humeur... ou pas.